Meurtre de Nogent : et si l’attaque avait été dirigée contre n’importe lequel d’entre nous ?

Il y a quelques jours, une surveillante de 31 ans a été poignardée à mort dans un collège de Nogent, en Haute-Marne. L’auteur présumé des faits : un élève de 14 ans.
D’après les premières déclarations, il n’avait pas de contentieux personnel avec cette femme. Il l’a ciblée, dit-il, parce qu’elle était surveillante. C’est tout.

Aucune dispute. Aucune provocation. Pas de mobile concret.
Seulement une intention froide. Un passage à l’acte. Et une vie qui s’arrête.

 

Le danger n’a pas toujours de cause logique. Parfois, il frappe au hasard.

C’est ce que ce drame tragique nous rappelle.
Et ce n’est pas un cas isolé.

  • Il y a quelques années, la mode du “happy slapping” consistait à gifler gratuitement des inconnus dans la rue, souvent filmés pour les réseaux sociaux.

  • Un de mes élèves m’a raconté qu’une étudiante a été poignardée en sortant du métro par un homme qui ne l’avait jamais vue. Sans aucun motif.

  • Hier encore, circulait une vidéo d’un individu frappant au hasard des femmes dans les couloirs du métro, sans raison apparente.

  • À Villeurbanne en 2019, un homme a tué un jeune homme à coups de couteau à la sortie du métro et blessé plusieurs autres personnes. Attaque gratuite, sans cible précise.

Ces faits sont réels. Ils sont nombreux. Et ils dérangent, parce qu’ils échappent à nos schémas habituels.
Ils échappent aux discours simplistes.
Ils échappent, surtout, à notre besoin de logique et de contrôle.

 

Il y a des gens qui frappent… juste parce qu’ils peuvent.

Pas de haine véritablement ciblée.
Pas de conflit préalable entre l'agresseur et sa ou ses victimes.
Juste une pulsion. Une défaillance. Une volonté de nuire. Ou une jubilation perverse à voir souffrir l’autre.

Quelles psychologies derrière ces agressions « gratuites » ?

Il n’y a pas un profil unique, mais plusieurs :

  • Le psychopathe froid, sans empathie, qui calcule et agit comme on écrase une mouche.

  • Le sociopathe impulsif, instable, qui explose sur une frustration minuscule ou une absence totale de sens.

  • Le prédateur narcissique, qui cherche à dominer, humilier, soumettre – pour se sentir exister.

  • Le jeune en perte totale de repères, dont l'identité s’est formée dans la violence, les réseaux, la haine ou l’ennui.

  • Le déséquilibré psychiatrique, parfois hors traitement, que personne ne surveille plus vraiment.

Ce sont des profils différents, mais le résultat est le même pour la victime : la violence surgit sans prévenir.

Et face à ça, on peut avoir été la meilleure personne du monde, avoir toujours « respecté les règles », avoir dit bonjour à tout le monde…

Et pourtant, on peut être ciblé. Parce qu’on est là. Au mauvais moment.

 

Alors, que faire ? Se méfier de tout le monde ? Se replier ? Vivre dans la peur ?

Non.
Mais sortir de l’illusion de sécurité.
Et apprendre à vivre dans le réel.

Il y a des choses qu’on ne pourra jamais contrôler. Mais il y a une chose que chacun peut décider de faire :
se préparer.

 

1. Maintenir un niveau de vigilance dès qu’on est en public

Ce n’est pas de la paranoïa.
C’est du bon sens.
On ne se promène pas dans la jungle en écoutant de la musique avec les yeux fermés.
Le monde urbain est devenu une jungle. Il faut adapter nos comportements.

 

2. Apprendre à repérer les signes avant-coureurs

  • Un individu qui fait des allers-retours inhabituels.

  • Un regard fixe et agité, ou à l’inverse trop figé.

  • Une montée de tension visible (gestes nerveux, respiration saccadée…).

  • Un comportement incohérent (trop proche sans raison, mimique étrange…).

Tout cela ne veut pas dire qu’il va passer à l’acte
Mais c’est souvent le prélude à quelque chose.

 

3. Et si l’agression commence ? Il faut être prêt.

Prêt à quoi ?

  • À agir, pas à attendre.

  • À réagir pour survivre, pas à se figer.

  • À neutraliser si c’est possible.

  • À fuir, si c’est la meilleure option.

Et cela, ça s’apprend.

On n’apprend pas à nager le jour où l’on tombe dans l’eau.
On n’apprend pas à se défendre le jour où un couteau est pointé sur nous.

Il ne s’agit pas de devenir parano.
Il s’agit de redevenir responsable.
Et lucide.

NOTE : Si vous voulez apprendre à survivre à une attaque au couteau, j'ai extrait un module de 3 heures de mon Système de Préparation Tactique Intégrale. Pour en savoir plus : cliquez ici.  

 

Une société dans laquelle l’innocence ne protège plus

La victime de Nogent ne cherchait pas le conflit. Elle ne faisait que son travail.
Mais cela n’a pas suffi à la protéger.

Et c’est cela que nous devons intégrer :
dans un monde où le chaos gagne du terrain, l’innocence ne protège plus.

La vigilance, la préparation, la capacité à réagir : voilà les nouveaux remparts.
Et ils sont à la portée de ceux qui décident de ne plus attendre que les choses « redeviennent comme avant ».